Open Access
Pour une science accessible à tous

Présentation

Interviews 2014
Frédéric Davesne

Pierre-Gilles
Lemarié-Rieusset

Patrick Curmi

Alain Zozime

Nicolas Hatzfeld

Michel Guillard
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Open Access, pour une science accessible à tous

Le libre accès aux savoirs constitue aujourd'hui l'un des enjeux majeurs de la société de l'information. Le domaine de la communication scientifique a été marqué par plusieurs phénomènes structurants au cours de la deuxième moitié du 20e siècle :

  • une internationalisation renforcée des publications scientifiques
  • l'émergence de la bibliométrie comme outil d'évaluation de la science et des chercheurs
  • une concentration des publications entre plusieurs éditeurs créant une situation d'oligopole.
  • la diffusion électronique des résultats de la recherche grâce à l'essor d'internet

L'action conjointe de ces phénomènes a entraîné à la fois une hausse considérable du coût de l'information scientifique et technique, et un accès à une quantité d'information largement accrue.

Face à ce bouleversement, des communautés de chercheurs et les bibliothèques ont développé une stratégie visant à libérer les savoirs en adoptant une philosophie d'accès libre aux publications de la recherche avec l'Open Access. Il s'agit d'encourager la création d'archives ouvertes où les chercheurs déposent leurs publications qui sont librement accessibles, et d'encourager aussi l'émergence de revues électroniques librement accessibles sans abonnement.

L'Open Access n'est qu'un des volets de l'Open Science qui vise à partager le savoir :

  • Open Access : libre accès aux publications de recherche
  • Open Data : libre accès aux données de la recherche
  • Open Process : libre usage des publications et des données de la recherche

Le mouvement international de l'Open Access est aujourd'hui porté politiquement par la Commission Européenne qui finance des projets et a produit une recommandation en juillet 2012 visant à promouvoir cette approche dans les Etats membres de l'Union. Mais rien n'est possible sans l'adhésion et l'action volontaire des chercheurs ; producteurs et principaux utilisateurs de ces savoirs. Cette exposition vise à faire connaître l'Open Access et ses enjeux.

Grégory Colcanap,
Directeur de la Bibliothèque Universitaire d'Évry,
Coordinateur du Consortium et Bureau COUPERIN


Vidéos associées

Nous vous proposons de visionner deux vidéos, enregistrées à l'occasion des journées Open Access organisée par le consortium Couperin, sur le thème "Généraliser l'accès ouvert aux résultats de la recherche", les 24 et 25 janvier 2013.

Intervention de Stevan Harnad, professeur à l'Université du Québec et un des précurseurs de l'Open Access.
"Mouvements de l'Open Access : retour sur 10 ans d'initiative."

Intervention de Bernard Rentier, recteur de l'Université de Liège.
"Politique OA d'un établissement universitaire : pilotage de la recherche et préservation du patrimoine scientifique."

Interviews

Frédéric Davesne


Interview réalisée en octobre 2014.

Frédéric Davesne est membre du laboratoire IBISC.
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Pierre-Gilles Lemarié-Rieusset


Interview réalisée en octobre 2014.

Pierre-Gilles Lemarié-Rieusset est directeur de l'équipe Analyse et Probabilités
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Patrick Curmi


Interview réalisée en octobre 2014.

En 2014, Patrick Curmi était le 1er Vice Président du Conseil Scientifique, Directeur du Laboratoire SABNP (Structure et Activité des Biomolécules Normales et Pathologiques).
Il a été élu Président de l'Université d'Évry en janvier 2015.
Page personnelle.

Alain Zozime


Interview réalisée en octobre 2014.

Alain Zozime est professeur émérite, membre du Laboratoire SABNP (Structure et Activité des Biomolécules Normales et Pathologiques).

Nicolas Hatzfeld


Interview réalisée en octobre 2014.

Nicolas Hatzfeld est enseignant-chercheur au laboratoire Histoire Economique Sociale et des Techniques.
Page personnelle

Michel Guillard


Interview réalisée en octobre 2014.

En 2014, Michel Guillard était l'administrateur provisoire de l'Université d'Évry.

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L'édition scientifique

L'évaluation par les pairs

L'édition scientifique repose sur un principe fondateur : l'évaluation par les pairs. Ce principe vise à garantir la qualité et la pertinence des publications scientifiques.

La majorité des revues scientifiques repose sur un dispositif d'évaluation des articles par les pairs : le peer-reviewing. Des comités de lecture compétents (referees) jugent le contenu intellectuel, l'originalité et la validité du manuscrit déposé par le chercheur et décident de sa publication. Les revues les plus prestigieuses sont particulièrement sélectives.

Deux phénomènes ont modifié l'édition scientifique depuis 1945.

La mesure de l'impact des publications

L'impact des publications est mesuré par des indicateurs bibliométriques qui se fondent principalement sur le dénombrement des citations. Par exemple, le facteur d'impact (IF) d'une revue mesure le nombre moyen de citations de chaque article de la revue en question dans d'autres revues. Ces indicateurs sont déterminants pour l'évaluation des chercheurs et leur carrière, générant une relation de dépendance des auteurs au système éditorial. En outre, l'incitation à publier dans des revues prestigieuses a amené les groupes éditoriaux à engager une politique de concentration, créant ainsi des monopoles.

La diffusion électronique des revues et la concentration éditoriale

Les revues sont aujourd'hui essentiellement diffusées sous forme électronique et entre les mains de quelques multinationales de l'édition ou de sociétés savantes internationales pratiquant pour beaucoup la même politique commerciale.

L'accès aux résultats de la recherche se limite maintenant aux institutions qui peuvent souscrire des abonnements particulièrement onéreux. Le coût élevé et en perpétuelle augmentation des ressources, en particulier en sciences exactes (de 4 à 15% par an), a provoqué des désabonnements massifs de la part des bibliothèques universitaires parmi les plus prestigieuses.

Texte rédigé en octobre 2014.

Pour aller plus loin

La bibliothèque vous propose quelques références pour approfondir le sujet :

ACADEMIE DES SCIENCES. Les nouveaux enjeux de l'édition scientifique : rapport adopté par l'Académie des sciences le 24 juin 2014 [en ligne]. Disponible sur : http://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/rads_241014.pdf (consulté le 17/10/2016)
Dans ce rapport, l'Académie des sciences recommande que les modalités de diffusion des publications scientifiques soient réorganisées selon deux axes complémentaires : d'une part, les archives ouvertes, et d'autre part un Open Access institutionnel, financé selon des accords nationaux entre l'état et les éditeurs, tout en préservant les modèles académiques de qualité scientifique.

BOSCH, Xavier. An open challenge. Open access and the challenges for scientific publishing. EMBO reports [en ligne]. 2008. Vol. 9, n° 5, pp. 404-408. Disponible sur : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2373378/?tool=pmcentrez&report=abstract (consulté le 17/10/2016)
Cet article retrace l'histoire et le statut actuel de l'Open Access, analyse ses avantages et inconvénients.

CHARTRON, Ghislaine. Scénarios prospectifs pour l'édition scientifique. HERMES [en ligne]. 2010. N° 57, pp. 123-129. Disponible sur : https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00558746/document (consulté le 17/10/2016)
Cet article analyse le marché de l'édition scientifique et son évolution dans le cadre de l'essor de l'Internet et du développement du libre accès. Il montre la diversité de ce marché en fonction des champs scientifiques, notamment par le type d'éditeurs impliqués, les lecteurs concernés, les économies associées. Il alarme sur certains effets contrastés du numérique conduisant à quelques reconfigurations paradoxales. Enfin, la vision prospective sur le devenir de ce marché insiste sur la pluralité des modalités de progression vers le libre accès, le poids de la dimension politique et celui des processus d'évaluation de la recherche.

Rapport du Comité IST Information Scientifique et Technique, 19 mai 2008 [en ligne]. Disponible sur : http://media.education.gouv.fr/file/2008/65/8/Rapport_IST-Juin_2008_31658.pdf (consulté le 17/10/2016)
Analyse de l'édition scientifique, ce rapport recommande le développement des archives ouvertes.

Sciences.com : libre accès et science ouverte [Texte imprimé]. Paris : CNRS, 2010. ISBN 2-2710-7105-4
Confrontée au développement des réseaux électroniques, l'édition scientifique se transforme. En quelques années, la diffusion des savoirs sur l'Internet (avec notamment le libre accès) a changé les termes du débat. Ce livre s'intéresse à cette "science ouverte" avec toutes ses formes de mises à disposition des connaissances produites par des scientifiques.
Disponible à la BU centrale sous la cote 070.5 SCI lib.

BEAUDRY, Guylaine. La communication scientifique et le numérique [Texte imprimé]. Paris, Hermès science publications, 2011. ISBN 9782746231337
"Ancré dans l'histoire de l'édition scientifique, cet ouvrage présente les enjeux de la révolution numérique. Il analyse les mutations sociales, économiques et organisationnelles des champs éditoriaux scientifiques du livre et de la revue. Du livre savant imprimé du XVIe siècle à Google Scholar, l'auteure suit la trace des reconfigurations du système de communication scientifique."
Disponible à la BU centrale sous la cote 070.5 BEA com.

Téléchargez la bibliographie complète en lien avec cette exposition.

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Les origines de l'Open Access

Définition

Libre accès (open access) : mise à disposition immédiate, gratuite et permanente sur Internet des publications scientifiques issues de la recherche et de l'enseignement.

Deux distinctions à faire :

  • Accès ouvert (gratis open access) : données disponibles directement en accès gratuit sur internet.
  • Libre accès (libre open access) : données disponibles en accès gratuit et libre mais soumises à une licence d'utilisation dite libre (ex. Creative commons).

Archives ouvertes : réservoir où sont déposées des publications issues de la recherche scientifique et de l'enseignement dont l'accès est libre et gratuit. Des protocoles communs facilitent l'accessibilité de contenus provenant de plusieurs entrepôts maintenus par différents fournisseurs de données.

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Les différentes voies de publications scientifiques.
Schéma inspiré du journal Le Monde daté du 28/02/2013.

Dates clés

1990 : Le libre accès apparaît avec l'émergence des nouvelles technologies de l'information, et l'essor d'Internet. La communauté scientifique remet en cause le monopole exercé par les grands éditeurs scientifiques sur les revues. Les chercheurs, contraints de céder leurs droits d'auteur aux éditeurs (contrats de publication), assistent à une flambée des tarifs. En réponse, ils s'organisent spontanément pour échanger leurs articles et créent les premières revues électroniques en libre accès (exemple "Psycoloquy", créée par Stephan Harnad, l'un des fondateurs du mouvement).

1991 : Progressivement, de nombreux organismes nationaux et internationaux se positionnent en faveur de la libre circulation des publications. Les premières archives ouvertes naissent dont ArXiv.org dans le domaine de la physique.

1999 : La recherche des informations se compliquant avec la multiplication des archives scientifiques, l'Open Archive Initiative (OAI) est créée afin de développer des protocoles communs et des standards d'interopérabilité pour faciliter la diffusion des contenus électroniques (exemple OAI-PMH).

À partir de 2000 : Emergence d'initiatives internationales, dont la Budapest Open Access Initiative (BOAI) lancée le 14 février 2002 et la déclaration de Berlin en octobre 2003, qui fixent les principes fondateurs de l'Open Access.

Plus particulièrement pour la France :

2008 : Mise en place du protocole d'accord en vue d'une approche coordonnée, au niveau national, pour l'archivage ouvert de la production scientifique.

2013 : Signature d'une convention de partenariat en faveur des archives ouvertes et de la plateforme mutualisée HAL.

Texte rédigé en octobre 2014.

Pour aller plus loin

La bibliothèque vous propose quelques références pour approfondir le sujet :

SUBER, Peter. Chronologie du mouvement Open Access [en ligne]. Disponible sur : http://www.earlham.edu/%7Epeters/fos/timeline.htm (consulté le 17/10/2016)
Chronologie détaillée réalisée par un des acteurs essentiels du mouvement.

SERRES, Alexandre. Formadoct. Qu'est-ce que le Libre Accès? [en ligne]. Disponible sur : http://guides-formadoct.ueb.eu/libre_acces (consulté le 17/10/2016)
Portail de guides permettant de s'informer sur le libre accès à l’information scientifique, de connaître les grands points de repères historiques de ce mouvement, d'identifier les principaux acteurs du libre accès, de trouver des références de documents sur le sujet...

SUBER, Peter. Open Access [Texte imprimé]. Cambridge ; London : The MIT Press, cop. 2012. ISBN 9780262517638.
Professeur de philosophie, Peter Suber est directeur du Harvard Office for Scholarly Communication. Ses écrits, activités et engagements font de lui l'un des spécialistes les plus respectés et écoutés sur la question du libre accès. Dans ce livre, il propose, d'une manière pédagogique et limpide, une introduction raisonnée au libre accès. Sorti en 2012, le livre est disponible gratuitement pour le téléchargement sous licence Creative Commons depuis le 15 juin 2013.
Disponible à la BU centrale sous la cote 070.5 SUB ope

Téléchargez la bibliographie complète en lien avec cette exposition.

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La voie verte The Green Way

Le libre-accès à la communication scientifique est défini par la BOAI (Budapest Open Access Initiative), en 2002, comme " la mise à disposition sur l'Internet public, permettant à tout un chacun de lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces articles (…) sans barrière financière, légale ou technique (...). "

Cette conférence définit également deux voies d'accès vers le libre-accès à la communication scientifique : la voie dorée et la voie verte. Cette dernière est définie comme : "auto-archivage par les chercheurs ou l'archivage par une tierce personne des articles dans des archives électroniques ouvertes" (Source : INIST, Open Access), comprise comme étant une stratégie pour parvenir au libre-accès à la communication scientifique.

Les archives ouvertes sont des réservoirs où sont déposées, sous forme électronique et en accès libre, les publications et parfois les données de la recherche scientifique. Leur but est d'identifier, valoriser, promouvoir et suivre la production scientifique des chercheurs.

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Les différentes possibilités d'éditions : classique et dépôt en archives ouvertes.
Source : C.E.A.

Au plan technique, elles doivent respecter le protocole OAI-PMH (Open Access Initiative - Protocol for Metadata Harvesting), pour leur permettre d'être interopérables, c'est-à-dire de communiquer entre elles.

Les archives ouvertes peuvent être :

  • Institutionnelles : elles relèvent dans ce cas d'une institution (universités, écoles, organismes de recherche) et ont pour objectif de contenir, valoriser, et conserver l'ensemble de la production scientifique de celle-ci.
    Exemple : Archimer pour l'Ifremer.

  • Nationales : elles regroupent la production scientifique d'un pays.
    Exemple : HAL (Hyper Articles en Ligne) en France.

  • Thématiques : elles réunissent l'ensemble de la production de plusieurs institutions dans un domaine scientifique donné.
    Exemple : ArXiv pour la physique, les mathématiques et l'informatique.

Les archives ouvertes acceptent des articles en prépublication comme en post-publication :

  • La prépublication désigne les versions d'un texte produit par un auteur avant acceptation de celui-ci par un comité de rédaction et éventuellement par un comité de lecture.

  • La post-publication est la version définitive d'un texte produit par un auteur après révision et acceptation par un comité de rédaction et éventuellement par un comité de lecture (évaluation par les pairs).

Des outils tels que ROAR (Registry of Open Access Repositories) et OpenDOAR permettent la recherche des archives ouvertes.

Texte rédigé en octobre 2014.

Pour aller plus loin

La bibliothèque vous propose quelques références pour approfondir le sujet :

BOSC Hélène. Open Access : La Voie Verte : 1994-2013. Un chemin vers le libre accès tracé par des chercheurs. Paris : Workshop ESPCI, 7 nov. 2013 [en ligne]. Disponible sur :  http://www.slideshare.net/LENABOSC/paris-espc-inov2013hbshare (consulté le 17/10/2016)
Cette présentation offre un historique des batailles menées pour développer la voie verte de l'Open Access.

HARNAD, Stevan. Open access: A green light for archiving. Nature [en ligne]. 18 juillet 2012. Vol. 487, n° 7407, pp. 302-302. Disponible sur : http://www.nature.com/nature/journal/v487/n7407/full/487302b.html (consulté le 17/10/2016)
Cet article étudie l'accès ouvert universel aux publications scientifiques via la voie dorée, et incite à ne pas bloquer l'auto-archivage via la voie verte.

MAGIS, Christophe ; GRANJON, Fabien. Numérique et libération de la production scientifique. Variations [en ligne], n° 19, 2016. Disponible sur : http://variations.revues.org/733 (consulté le 21/10/2016)
Les auteurs dressent un panorama du libre accès de la production scientifique en présentant d'une part trois impulsions majeures de l'Open Access et d'autre part en analysant les différents modèles économiques, notamment le "Gold Road" (voie dorée), le "Green Road" (voie verte), et le "Freemium", (troisième voie proposée pour résister aux réseaux sociaux privés). Ils veulent sensibiliser la communauté scientifique aux véritables implications économiques liées à leurs activités.

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La voie dorée The Gold Way

La voie dorée est " la publication d'articles dans une revue en libre accès, quel que soit son mode de financement ". Une revue en libre-accès est quant à elle une revue " qui répond aux exigences de qualité des articles par la présence d'un comité de lecture, mais qui a un mode de financement permettant une diffusion aussi large que possible, sans restriction d'accès et d'utilisation. " (Source : INIST).

L'absence de restriction d'accès et d'utilisation au contenu des articles sont donc les caractéristiques essentielles d'une revue en libre-accès.

Celles-ci sont dotées comme les revues classiques d'un comité de lecture. Elles appliquent donc l'évaluation par les pairs. De plus, elles sont concernées par les mêmes indicateurs bibliométriques: 2800 revues en libre-accès sont ainsi incluses dans la base de données bibliométrique Scopus.

Le modèle économique de la voie dorée est un renversement du modèle traditionnel de l'édition. On passe du modèle lecteur-payeur, où le lecteur paie par les abonnements, au modèle auteur-payeur: l'auteur (ou son institution) devient payeur. Le financement intervient donc en amont de la publication, les coûts éditoriaux sont majoritairement assumés par l'institution de l'auteur ou par un fonds de financement de la recherche.

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Schéma adapté de Public Library of Science
(www.plos.org)
Adapté de : Björn Brembs,
What's wrong with scholarly publishing today ?
Licence CC : BY-NC

La voie dorée est aujourd'hui utilisée par certains éditeurs commerciaux, qui pratiquent des frais de publication "article processing charge" prohibitifs, dévoyant ainsi l'idée même à la source de cette démarche. On distingue donc au sein de la voie dorée, les revues pratiquant des tarifs nuls ou raisonnables de ceux pratiquant des tarifs élevés.

La voie dorée et la voie verte sont deux façon de libérer les accès aux publications, la première repose sur une démarche éditoriale où la revue rend accessible ses contenus, la seconde repose sur l'action du chercheur qui par un acte individuel donne accès à sa production.

La voie dorée peut concerner différents cas de figures :

  • La création de revues en libre-accès,

  • La création d'un consortium pour la diffusion libre d'un ensemble de revues (exemple : SCOAP3),

  • Le traitement de la chaîne éditoriale par un organisme public. C'est le cas de la plateforme épi-Sciences, lancée par le CNRS en France, dont les " épirevues " procèdent au repérage des articles jugés intéressants dans les archives ouvertes de pré-publications, puis à leur évaluation et à leur révision, et enfin à leur diffusion.

Des outils de recherche tels que les répertoires de revues DOAJ (Directory of Open Access Journals) et Open J-Gate permettent de trouver des revues en libre-accès. Les sciences humaines et sociales en tant que telles sont également concernées par des plateformes de revues en libre-accès: érudit, Revues.org.

Texte rédigé en octobre 2014.

Pour aller plus loin

La bibliothèque vous propose quelques références pour approfondir le sujet :

CONTAT, Odile. Publications scientifiques et libre accès : une mise au point sur le "Gold Open Access" [en ligne]. Disponible sur :  http://corist-shs.cnrs.fr/gold_open_access (consulté le 17/10/2016)
Cet article analyse l'ambigüité entre la voie dorée et un modèle économique auteur-payeur mis en place par un éditeur : modèle annoncé comme la voie unique vers le libre accès, oubliant les autres modèles économiques et cantonnant la voie verte (archives ouvertes) à un rôle minime de conservation.

SCHÖPFEL, Joachim ; PROST, Hélène ; FRANTSVAG, Jan Erik. Efficience et économie d'échelle : Une étude sur l'édition de revues en libre accès. Études de communication [En ligne], 38, 2012, p. 167-185. Disponible sur : http://edc.revues.org/3420 (consulté le 17/10/2016)
"L'article analyse la distribution des éditeurs de revues en libre accès en fonction de leur taille. L'analyse exploite l'information sur les revues en libre accès du répertoire DOAJ et l'information sur l'édition des revues scientifiques du Ulrichsweb. Les éditeurs et revues en libre accès sont moins nombreux que ceux du modèle traditionnel mais leur nombre augmente plus rapidement. Par rapport à l'édition traditionnelle, l'édition en libre accès est moins concentrée, avec moins de grands éditeurs et moins de revues publiées par de grands éditeurs. La situation "fragmentée" désavantage l'édition en libre accès du point de vue économique."

WALT, Crawford. Open-access journals : idealism and opportunism [Texte imprimé]. Chicago : ALA TechSource, 2015. ISBN 9780838959695.
Cet ouvrage propose un état des lieux de l'open access et offre des outils pour une évaluation plus approfondie des revues en libre accès. L’auteur analyse également l’activité éditoriale par discipline universitaire.
Disponible à la BU centrale sous la cote 070.5 CRA ope.

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Quelques exemples de l'Open Access en France

HAL

Hyper Articles en Ligne ou HAL est le principal point d'accès aux archives ouvertes en France. Géré par le Centre pour la Communication Scientifique Directe (CCSD), ce portail pluridisciplinaire permet de déposer et de consulter des articles et des thèses de niveau recherche. Il est conforme au protocole OAI (Open Archive Inititative) qui développe des normes d'interopérabilité des métadonnées facilitant l'accès aux contenus.

Les principales fonctionnalités :

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  • Les documents déposés sont accessibles gratuitement et de manière permanente grâce à la fourniture d'adresses http stables et pérennes. Ils ne doivent pas être confondus avec des prépublications (preprints) qu'il faudrait retirer de la plate-forme une fois le document publié.
  • Pour les disciplines contenues dans ArXiv (archive d'origine américaine de prépublications électroniques d'articles scientifiques), un versement automatique du document est proposé augmentant la visibilité internationale.
  • HAL permet la création d'environnements de dépôts et de consultation personnalisés. Des portails génériques, thématiques ou institutionnels alimentent la plate-forme HAL.

OATAO

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OATAO (Open Archive Toulouse Archive ouverte) est une archive ouverte institutionnelle créée et gérée par des professionnels de la documentation de plusieurs établissements de recherche de Toulouse.

  • Contrairement à HAL, il s'agit d'une archive ouverte restreinte à quelques établissements. Cette archive peut collecter des documents qui n'entrent pas dans les critères définis par HAL.
  • Comme HAL, OATAO est conforme au protocole OAI. Les documents déposés dans l'OATAO sont reversés automatiquement dans la plate-forme nationale HAL.

D'autres archives institutionnelles d'établissement existent comme :

OpenEdition

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OpenEdition est une structure d'édition numérique en sciences humaines et sociales à but non lucratif. Elle est gérée par le Centre pour l'édition électronique ouverte (Cléo).

Son portail est constitué de quatre plateformes :

  • Revues.org propose des revues éditées par des sociétés savantes, des établissements de recherche, des presses universitaires ou des éditeurs privés. dont tout ou partie des articles sont en accès libre.
  • OpenEdition Books propose depuis 2013 des livres électroniques dont la moitié en libre accès.
  • Calenda, animé par la communauté scientifique, est un calendrier des événements de la recherche en lettres et sciences humaines et sociales en France et à l'étranger.
  • Hypothèses regroupe des carnets de recherche de différents horizons.

L'ANR et les archives ouvertes

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Dans le cadre de sa participation à l'espace européen de la recherche, l'ANR réaffirme son engagement pour le développement du libre accès aux résultats de la recherche financée sur fonds publics.

La diffusion, le partage et l'archivage pérenne des publications scientifiques liées aux projets financés par l'ANR contribuent à renforcer la visibilité et l'attractivité de la recherche française. La saisie multiple des informations est par ailleurs évitée et les documents sont rendus aisément accessibles à tous les chercheurs.

En tant que signataire de la "Convention de partenariat en faveur des archives ouvertes et de la plate-forme mutualisée HAL", l'ANR recommande que, dans le respect des règles relatives à la propriété intellectuelle et des durées d'embargo éventuelles, toutes les publications consécutives aux projets qu'elle finance soient déposées en texte intégral dans les archives ouvertes, directement dans HAL ou par l'intermédiaire d'une archive institutionnelle locale.

Texte rédigé en octobre 2014.

Pour aller plus loin

La bibliothèque vous propose quelques références pour approfondir le sujet :

COUPERIN. Texte fondateur des archives ouvertes en France, avril 2007 [en ligne]. Disponible sur : http://www.couperin.org/site-content/213-archives11/490-texte-fondateur-sur-le-dispositif-francais-des-archives-ouvertes (consulté le 17/10/2016)
Ce texte expose les six objectifs et enjeux du dispositif "Archives-ouvertes.fr" issu de la signature en juillet 2006 du protocole inter-établissement.

Incitation de l'ANR au dépôt des publications scientifiques en archives ouvertes, novembre 2007 [en ligne]. Disponible sur : http://www.agence-nationale-recherche.fr/informations/actualites/detail/?tx_ttnews[tt_news]=159 (consulté le 17/10/2016)
L'Agence nationale de la recherche encourage le dépôt des publications dans des archives ouvertes comme HAL en vue d'augmenter la visibilité et l'attractivité de la recherche.

RIGEADE, Marine. Les archives ouvertes institutionnelles en France : état des lieux et perspectives. Mémoire d'étude, Université de Lyon, 2012 [en ligne] Disponible sur : http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-56708 (consulté le 17/10/2016)
Les archives ouvertes institutionnelles se sont développées en France durant une décennie, en même temps qu'était développée la plate-forme nationale d'archivage, HAL. Les politiques institutionnelles de dépôt et l'obligation faite aux universités de veiller à la diffusion des résultats de la recherche ainsi que la construction de services innovants autour des archives ouvertes institutionnelles justifient la coexistence des sites centraux et institutionnels en France. Ces derniers sont souvent gérés par les bibliothèques universitaires.

SCHÖPFEL, Joachim et STOCK, Christiane. Les archives ouvertes en France. Distances et savoirs [en ligne]. 29 janvier 2010. Vol. 7, n° 3, pp. 443-456. Disponible sur : http://www.cairn.info/revue-distances-et-savoirs-2009-3-p-443.htm (consulté le 17/10/2016)
Issues du mouvement vers l’accès libre à l’information scientifique, les archives ouvertes constituent une formidable ressource documentaire pour la formation et l’autoformation à distance, en particulier dans l’enseignement supérieur. L’article présente les résultats d’une étude sur le contenu de 56 archives ouvertes en France en 2008. Il aborde différents aspects : la typologie des sites, organismes et domaines scientifiques, le nombre des dépôts, les types de documents, la qualité des contenus, avec une attention particulière pour les contenus non commerciaux (littérature grise).

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Le contexte juridique

Les articles, comme toute œuvre de l'esprit, sont protégées par le droit d'auteur. Les contrats ou licences qui encadrent les différentes publications doivent par conséquent s'articuler juridiquement.

La publication dans une archive ouverte n'échappe donc pas au respect de la propriété intellectuelle, quelques précautions sont nécessaires avant tout dépôt :

  • le chercheur doit s'assurer d'avoir l'accord de tous les co-auteurs
  • en cas de publication préalable dans une revue commercialisée, le dépôt ne doit pas être incompatible avec les termes du contrat passé avec l'éditeur.
    Si le contrat n'inclut pas une cession exclusive des droits, le chercheur est libre de publier la prépublication de son article. Dans le cas contraire, le chercheur a la possibilité de contacter l'éditeur afin de demander l'autorisation de déposer, avec ou sans délai, en s'appuyant notamment sur les politiques des éditeurs en matière de libre accès (informations disponibles sur le site Sherpa/RoMEO ou HELOISE du CNRS).

Bon à savoir

Le contrat entre le chercheur et l'éditeur est négociable et modifiable, même après la signature.

Sur le site Sherpa/RoMEO, les différentes politiques des éditeurs sont symbolisées par un code couleur :

  autorisation de dépôt des pré-publications et post-publications
  autorisation d'archiver les post-publications (validées par un comité de lecture)
  autorisation de déposer les pré-publications
  les dépôts ne sont pas admis
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Les 6 licences Creative Commons

Attention

La loi du contrat est celle du pays de l'éditeur, il existe notamment des différences entre le droit français et le droit anglo-saxon, en effet le copyright entraîne la privation ou la restriction du droit moral. Pour rester libre des modalités d'exploitation de son œuvre, l'auteur a la possibilité d'utiliser les licences Creative Commons.

 

En déposant un article dans une archive ouverte, le chercheur concède un droit d'exploitation à cette dernière via une licence. La cession est gratuite et non exclusive, le chercheur peut donc continuer à publier son article, sous réserve de la non remise en cause du dépôt.

Après le dépôt, l'article reste protégé par le droit d'auteur.

En choisissant la diffusion de son article dans une archive ouverte, le chercheur consent aux usagers " un droit gratuit, irrévocable et mondial d'accéder à l'œuvre " (déclaration de Berlin, 2003). Les utilisations autorisées sont, quant à elles, définies par une licence, de type Creative Commons.
Les licences Creative Commons sont " des contrats-type dans lesquels les auteurs déterminent les droits attachés à l'œuvre qu'ils réalisent " (source : INIST).

Ce qu'il faut retenir

Afin de conserver les droits nécessaires au dépôt dans une archive ouverte ainsi qu'à d'éventuelles exploitations futures, le chercheur doit être vigilant sur les termes du contrat qui le lie à l'éditeur.

Texte rédigé en octobre 2014.

Pour aller plus loin

La bibliothèque vous propose quelques références pour approfondir le sujet :

BATTISTI, Michèle ; ROSA, Mariello ; GUIBAULT, Lucie [et al.]. Des lois sur l'Open Access en Europe. Droit de l'Information, Documentaliste-Sciences de l'Information [en ligne]. 2014, vol. 51, N°2, p. 20-27. Disponible sur : http://ezproxy.universite-paris-saclay.fr/login?url=http://www.cairn.info/revue-documentaliste-sciences-de-l-information-2014-2-page-20.htm (consulté le 17/10/2016)
Panorama des dernières interventions législatives aux états-Unis, et plus récemment en Espagne, en Allemagne et en Italie concernant l'accès ouvert.

BERNAULT, Carine. Open access et droit d'auteur [Texte imprimé]. Bruxelles : Larcier, 2016. ISBN 978-2-8044-8480-4.
L'auteure analyse les différents modèles du libre accès et les mesures adoptées dans de nombreux pays pour le promouvoir. Dans la mesure où l'open access a des conséquences sur le droit de la propriété intellectuelle, elle fait le point sur le droit d'auteur.
Disponible à la BU centrale sous la cote 346.048 BER ope

SCHEUFEN, Marc.Copyright versus open access : on the organisation and international political economy of access to scientific knowledge [Texte imprimé]. Cham : Springer, 2015. ISBN 978-3-319-12738-5.
Quel impact le droit d'auteur a-t-il sur la répartition des connaissances scientifiques ? L'auteur propose une analyse économique approfondie du marché des revues académiques et traite du droit d'auteur dans un système de libre accès. Les accords internationaux de la propriété intellectuelle (IP) offrent des perspectives sur l'avenir de l'édition universitaire.
Disponible à la BU centrale sous la cote 070.5 SCH cop.

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Les données de la recherche

De quelles données parle-t-on?

" Les données de la recherche (research data) sont définies comme des enregistrements factuels (chiffres, textes, images et sons), qui sont utilisées comme sources principales pour la recherche scientifique et sont généralement reconnues par la communauté scientifique comme nécessaires pour valider des résultats de recherche. Un ensemble de données de recherche constitue une représentation systématique et partielle du sujet faisant l'objet de la recherche. "
OCDE, Recommandation de Conseil concernant l'accès aux données de la recherche financée sur fonds publics, 14 décembre 2006.

Identifier les données pertinentes & établir une stratégie de conservation

A l'échelle d'un établissement ou d'un laboratoire, la constitution d'un plan de gestion des données (data management plan) permet de recenser les données produites, de choisir les données pertinentes et de les enrichir des métadonnées nécessaires à leur compréhension et à leur réutilisation.

Ce plan prévoit également les conditions de leur archivage et de leur stockage.

schema
Modélisation du processus de curation des données de la recherche établie
par le DCC (Digital Curation Center) ou DCC Curation Lifecycle Model

Signalement, dépôt et diffusion des données de la recherche

Pour permettre l'utilisation et la réutilisation de ces données, leur statut juridique doit être clairement défini. Le choix du lieu de dépôt et du mode de signalement pèse également dans leur visibilité : en effet, le respect de standards et de protocoles communs favorisent l'interopérabilité.

Au Royaume-Uni, le DCC (Digital Curation Center) fournit aux institutions une expertise en matière de gestion des données de la recherche à travers des guides, formations, tutoriels.

En France par exemple, Archimer, l'archive ouverte de l'Ifremer, offre la possibilité de lier des données géographiques marines et littorales aux publications scientifiques qui les utilisent.

Texte rédigé en octobre 2014.

Pour aller plus loin

La bibliothèque vous propose quelques références pour approfondir le sujet :

Ouverture des données de recherche. In : THATCamp Saint-Malo 2013 : Non actes de la non conférence [en ligne]. Paris : Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2014. La Non-Collection. ISBN 978735117417444. Disponible sur : http://books.openedition.org/editionsmsh/2196 (consulté le 17/10/2016)
Cet ouvrage propose de définir les données de la recherche, évoque l'importance de les rendre accessible librement et analyse le nouveau contexte de l'Open Access qui aurait tendance à se politiser.

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L'Open Science, un enjeu de société

Au-delà des aspects intéressant purement la Recherche, l’Open Science est un enjeu de société. Nous sommes au seuil d’une rupture technologique majeure, la possibilité d’agrégation des données apportant une grande création de valeur dans les domaines scientifiques, comme la génomique ou la climatologie. Cette rupture est également sociétale : pour la première fois, les citoyens pourront accéder aux données permettant de faire de la science un bien commun, issu du partage et fondé sur le principe de l’ouverture.

Adapter le cadre juridique

Les questions de partage des données, de leur traitement et de leur enrichissement soulèvent toutefois de nombreuses questions, qui nécessitent une modification du cadre actuel de la propriété intellectuelle. L'OCDE a récemment publié un rapport sur l’impact de ces technologies et de leur articulation avec le cadre légal dans différents pays. Le rapport indique qu’"un accès aisé et à moindre coût à la recherche scientifique fondée sur fonds public contribue à améliorer le bien- être économique et social". Le cadre législatif français actuel est inadapté à ces nouvelles techniques et doit être repensé.

Au-delà de la question de la propriété des données et du risque d’appropriation de la recherche par de grands groupes privés, se pose ainsi la question de leur exploitation.

  • En Allemagne, l'existence d’un "droit d’exploitation secondaire" a été reconnu.
  • La Grande-Bretagne a d'ores et déjà introduit la possibilité de pratiquer le text et data mining.
  • Pour sa part, le Conseil Compétitivité de l'Union Européenne qui s'est tenu à Bruxelles le 27 mai 2016, a appelé les États membres à optimiser la réutilisation des données de la recherche et à faire en sorte que tous les articles scientifiques européens soient en libre accès à partir de 2020. Ils devront également élaborer un visa valable dans toute l'UE pour les start-up. Par ailleurs, la nouvelle réglementation européenne devra désormais, conformément au principe d'innovation, tenir compte de son impact sur cette dernière.

Le projet de loi Numérique "Loi Lemaire" définitivement adopté par le Parlement

Après des années d'annonces et de débats, le projet de loi Numérique a été définitivement adopté le 28 septembre 2016 par le Sénat.

Deux articles intéressent directement la recherche française :

L'article sur l'Open Access

Le chapitre III du titre III du livre V du code de la recherche est complété par un article L. 533-4 ainsi rédigé :

« Art. L. 533-4. - I. - Lorsqu'un écrit scientifique issu d'une activité de recherche financée au moins pour moitié par des dotations de l'état, des collectivités territoriales ou des établissements publics, par des subventions d'agences de financement nationales ou par des fonds de l'Union européenne est publié dans un périodique paraissant au moins une fois par an, son auteur dispose, même après avoir accordé des droits exclusifs à un éditeur, du droit de mettre à disposition gratuitement dans un format ouvert, par voie numérique, sous réserve de l'accord des éventuels coauteurs, la version finale de son manuscrit acceptée pour publication, dès lors que l'éditeur met lui-même celle-ci gratuitement à disposition par voie numérique ou, à défaut, à l'expiration d'un délai courant à compter de la date de la première publication. Ce délai est au maximum de six mois pour une publication dans le domaine des sciences, de la technique et de la médecine et de douze mois dans celui des sciences humaines et sociales. »

« II. - Dès lors que les données issues d'une activité de recherche financée au moins pour moitié par des dotations de l'état, des collectivités territoriales, des établissements publics, des subventions d'agences de financement nationales ou par des fonds de l'Union européenne ne sont pas protégées par un droit spécifique ou une réglementation particulière et qu'elles ont été rendues publiques par le chercheur, l'établissement ou l'organisme de recherche, leur réutilisation est libre. »

L'article sur le Text Data Mining

Le code de la propriété intellectuelle est ainsi modifié :

1º Après le second alinéa du 9º de l'article L. 122-5, il est inséré un 10º ainsi rédigé :

« 10º Les copies ou reproductions numériques réalisées à partir d'une source licite, en vue de l'exploration de textes et de données incluses ou associées aux écrits scientifiques pour les besoins de la recherche publique, à l'exclusion de toute finalité commerciale. »

2º Après le 4º de l'article L. 342-3, il est inséré un 5º ainsi rédigé :

« 5º La conservation et la communication des copies techniques issues des traitements, au terme des activités de recherche pour lesquelles elles ont été produites, sont assurées par des organismes désignés par décret. Les autres copies ou reproductions sont détruites. »

Texte rédigé en octobre 2016.

Pour aller plus loin

La bibliothèque vous propose quelques références pour approfondir le sujet :

LOI n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique. La circulation des données et du savoir [En ligne]. Journal officiel, n°0235 du 8 octobre 2016. Disponible sur : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=12D64B42E95A89F13CE0BC326114A622.tpdila15v_2?cidTexte=JORFTEXT000033202746&categorieLien=id (consulté le 21/10/2016)
La loi pour une République numérique a été promulguée et publiée au Journal officiel le 8 octobre 2016. Le chapitre II, « Economie du savoir », consacre deux articles traitant de l'open access: l'article 30 porte sur le libre accès aux articles et données scientifiques, et l'article 38 sur la fouille de textes et de données.

DIRECTION DE L'INFORMATION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE - CNRS. Livre blanc : Une Science ouverte dans une République numérique [En ligne]. Marseille : OpenEdition Press, 2016. Disponible sur : http://books.openedition.org/oep/1548 (consulté le 21/10/2016)
"A l'heure où le projet de loi « pour une République numérique » propose l'insertion dans le Code de la recherche de dispositions relatives à l'open access, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), aux côtés de ses partenaires dans le projet ISTEX ainsi que d'un grand nombre de chercheurs et d'acteurs du domaine de la recherche publique, propose par ce Livre blanc le fruit de ses réflexions et analyses. Depuis plusieurs années, la communauté scientifique de la recherche publique avance la nécessité de créer un cadre juridique et organisationnel pour l'accès aux données et informations scientifiques et techniques dans le monde numérique, en particulier aux données issues de sa propre activité de recherche. Ce Livre blanc rend compte de ces réflexions, des pratiques des chercheurs quant à l'utilisation de l'information scientifique et technique et des outils numériques. L'ensemble des propositions formulées pour la création d'une Science ouverte est le fruit d'un travail commun et de témoignages forts du monde de la recherche."

CHIGNARD, Simon. Open data : comprendre l'ouverture des données publiques. [Texte imprimé]. Limoges : Editions Fyp, 2012. ISBN 9782916571706
L'ouverture et le partage des données publiques est un mouvement sociétal mondial qui présente un enjeu démocratique et socio-économique majeur. L'auteur explique comment l'Open data doit être utilisé par les institutions, les entreprises et les citoyens pour devenir un levier de croissance dans les domaines économiques, culturels et sociaux.
Disponible à la BU centrale sous la cote 025.04 CHI ope.

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L'Open Science et les techniques du web

L'Open access fait partie d'un ensemble plus large, appelé Open science. Selon Michael Nielsen, éminent physicien australien l'"Open science consiste en l'idée que toute connaissance scientifique devrait être partagée librement, aussitôt qu'il est possible dans le processus d'innovation".

L'Open Science est composée de trois dimensions.

  • Open Access : libre accès aux publications de recherche
  • Open Data : libre accès aux données de la recherche
  • Open Process : libre usage des publications et des données de la recherche.

Le mouvement international de l'Open Access est aujourd'hui porté politiquement par la Commission Européenne qui finance des projets et a produit une recommandation en juillet 2012 visant à promouvoir cette approche dans les États membres de l'Union.

La fouille de contenus

Outre les pratiques collaboratives, une des dimensions essentielles de l'Open science réside dans la possibilité de traiter des corpus de données ou d’articles. Plusieurs technologies émergentes s'appuient sur les capacités offertes par les outils d'analyse modernes, issus des nouvelles technologies.

La plus importante est le Text et Data Mining ("Fouille de texte et de données"). Il s'agit de la possibilité de constituer des jeux de données ou de textes venant de différentes sources, de les agréger, de les explorer informatiquement pour en tirer de nouvelles connaissances. Cette méthodologie est déjà appliquée dans l'étude de corpus de texte (récurrences de termes), médicales (en épidémiologie ou analyse génétique) ou en intelligence économique (analyse de l'évolution de produits financiers différents, comportements du consommateur). L'accès ouvert aux sources constituant un préalable, sa mise en œuvre est rendue possible grâce à l'adoption de la Loi Numérique du 7 octobre 2016.

De nouvelles voies pour l’évaluation

Dernière dimension, méconnue, de l'Open Science : l'évaluation de la recherche. De nouveaux modèles de publication émergent, fondés le pus souvent sur une évaluation ouverte et transparente, comme par exemple les epi-journaux adossés à une archive ouverte.

Par ailleurs, les biais actuels de la bibliométrie sont bien connus : problème de référencement des chercheurs, inadaptation des méthodes d'évaluation strictement quantitatives aux résultats de la recherche, exploitation des données par des acteurs en situation oligopolistique… L'open access permet de corriger en partie ces difficultés, grâce à des outils permettant de prendre en compte d'autres facteurs de la recherche - par exemple comptabiliser les consultations d'un article et sa popularité, sa présence dans les médias sociaux de la recherche...

 

L'Open science bouscule l'ensemble du secteur de la production scientifique. Elle requiert donc le renouvellement de l'accompagnement et du conseil des chercheurs pour les aider à valoriser au mieux leurs publications dans un paysage éditorial en pleine recomposition.

Texte rédigé en octobre 2016.

Pour aller plus loin

La bibliothèque vous propose quelques références pour approfondir le sujet :

BARTLING, Sönke; FRIESIKE, Sascha (Ed.). Opening science : the evolving guide on how the Internet is changing research, collaboration and scholarly publishing [Texte imprimé]. Cham : Springer Open, 2014. ISBN 978-3-319-00025-1.
Les nouvelles technologies de l'information et de la communication ont profondément changé la recherche et le contexte scientifique. Le libre accès bouleverse les méthodes de travail des chercheurs et offre une plus grande transparence et de nouveaux environnements de collaboration. Cet ouvrage propose une synthèse sur les concepts de l'« open science » (science ouverte) en présentant différents points de vue de spécialistes.
Disponible à la BU centrale sous la cote 070.5 BAR ope.

Fouille de données complexes [Texte imprimé]. Paris : Hermann, 2015. Revue des Nouvelles Technologies de l'Information, ISSN 1764-1667, n°E.27. ISBN 9782705690212
Ce numéro spécial de la revue RNTI est le prolongement de la 10e édition de l'atelier fouille de données complexes, organisé par le groupe de travail EGC (Extraction et Gestion des Connaissances) « Fouille de Données Complexes ». Cette manifestation fut l'occasion de rassembler une communauté de chercheurs et d'industriels désireux de partager leurs expériences et problématiques dans le domaine de la fouille de données complexes.
Disponible à la BU centrale sous la cote 006.31 FOU ded.

LAROSE, Daniel T. Exploration de données : méthodes et modèles du data mining. [Texte imprimé]. Paris : Vuibert, 2012. ISBN 9782311007411
Entre théorie et pratique, cet ouvrage offre une méthodologie expliquant les concepts, les techniques et les outils du data mining. Il présente les principaux algorithmes et fournit des exemples de leur utilisation sur de grands ensembles de données portant sur des cas réels, dont de nombreux français.
Disponible à la BU centrale sous la cote 005.74 LAR exp.

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"L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion d'articles scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, et de thèses, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés."

HAL Hyper Article en Lignes

HAL et le CCSD (Centre pour la Communication Scientifique Directe), unité mixte de service du CNRS, de l'INRIA et de l'Université de Lyon, ont été créés par le CNRS en 2001 à l'initiative du physicien Franck Laloë.

HAL a été conçu sur le modèle d'ArXiv (base d'archive ouverte pionnière pour la physique et les mathématiques) avec pour objectif d'offrir aux chercheurs un outil permettant l'auto-archivage des publications quelles que soient leurs disciplines et leurs institutions de rattachement.

HAL se classe en juillet 2016 au 11e rang mondial des portails d'archives ouvertes et la plateforme HAL-SHS au 12e rang mondial des bases de dépôt (classement Ranking Web of Repositories).

Base d'archive ouverte pluridisciplinaire, HAL compte, au 19 octobre 2016, 1 189 604 notices et 407 729 documents scientifiques.

Au fil du temps, un écosystème de portails s'est construit autour de HAL :

  • par domaines disciplinaires (HAL-SHS)
  • par support (MediHAL ou TEL)
  • par institution : HAL INRIA, HAL Univ-Evry ...

 

archive ouverte UEVE

Le portail HAL de l'Université d'Évry-Val-d'Essonne

Inauguré lors de l'Open Access Week 2016, ce portail est destiné à recueillir tous les types de document scientifique produits par les chercheurs de l'université.

Il permet de valoriser leur production et d'offrir un point d'entrée fédéré aux ressources produites par l'établissement.

Chaque laboratoire bénéficie d'une collection qu'il peut gérer et paramétrer.

 

Texte rédigé en octobre 2016.
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Identifiants du chercheur, vers une convergence ?

Un identifiant chercheur est un code numérique ou alphanumérique unique et pérenne attribué à un chercheur ou à un auteur.

Il identifie l'auteur de manière univoque dans un système d'information donné :

  • "un système d'information institutionnel (système d'information de gestion des RH ou base de données des publications d'une institution)
  • une base de données nationale (comme HAL)
  • une base de données bibliographique internationale (Web of Science, Scopus...)"

L'objectif de ces identifiants est de désambiguïser les noms propres et de prendre en compte les changements de nom, translittérations et modifications d'affiliations.

Depuis plusieurs années les identifiants chercheurs se multiplient selon les systèmes dans lesquels ils sont créés, que ce soit à la demande de l'auteur (IDHAL, WOS, ORCID) ou par le simple fait d'utiliser la base (Scopus, IDREF).

L'enjeu désormais est de les aligner afin de relier de la manière la plus exhaustive possible l'ensemble des productions scientifiques d'un auteur donné.

Pour connaitre en détails tous les aspects des identifiants du chercheur, consultez l'exposition en ligne de 2017.

 

Quels sont les différents identifiants ?

Survolez le schéma pour les découvrir.

 

ISNI

logo isni

International Standard Name Identifier | Code international normalisé des noms

Code international normalisé servant à identifier de manière univoque, sur le long terme et à l'échelle internationale, les personnes et les organismes.

ResearcherID

logo researcherID

Identifiant unique sur les plateformes du groupe Thomson Reuters (EndNote et WoS).

La création en est gratuite et permet de gérer les affiliations et les listes de publications.

Scopus Author ID

logo scopus author ID

Identifiant créé automatiquement par la base pour tous les auteurs ayant publié dans une revue figurant dans Scopus.

Le rapprochement des différentes formes d'un même nom est opéré par un algorithme.

IdHAL

logo hal

"Identifiant unique géré dans HAL et créé à l'initiative du chercheur. Il permet à un utilisateur authentifié, connu comme auteur dans HAL, de regrouper les différentes formes sous lesquelles son nom a pu être saisi".

Un IDHAL peut être relié aux identifiants ArXiv, ORCID, ResearcherID, IdRef.

ArXiv Author identifier

logo arxiv

Identifiant unique et pérenne sur la plateforme ArXiv.

VIAF

Virtual International Authority File | Fichier d'autorité international virtuel

Au niveau international, VIAF connecte les notices d'autorité des catalogues nationaux et établit à partir de ces données une fiche auteur unique.

Idref

logo idref

Chaque entrée dans le SUDOC (Système universitaire de documentation) donne lieu à une notice d'autorité.

Elle "permet d'identifier sans ambiguïté les personnes, les collectivités, les noms géographiques et les œuvres".

L'Abes (Agence bibliographique de l'enseignement supérieur) a attribué à ces notices un identifiant unique et pérenne nommé Idref.

ORCID

logo orcid

Open Researcher and Contributor Identifier

Identifiant international, unique et pérenne pour les chercheurs et les universités délivré par une organisation sans but lucratif, non propriétaire et dirigée par une communauté.

Texte rédigé en octobre 2016.

Sources: Bibliothèque nationale de France, CoopIST Cirad, ORCID, Pascal Aventurier URFIST de Rennes.

Pour aller plus loin

La bibliothèque vous propose quelques références pour approfondir le sujet :

DEBOIN, M.C. 2015. Utiliser un identifiant chercheur pour gérer ses publications, en 12 points. Montpellier : CIRAD, 8 p. [En ligne]. Disponible sur : http://url.cirad.fr/ist/identifiant-chercheur (consulté le 25/10/2016)

BELVEZE, Damien ; MARIE Emilie ; LE RUDULIER Isabelle. L'identité numérique du chercheur [En ligne]. In UEB (Université Européenne de Bretagne). Form@doct. Rennes : UEB, dernière màj le 10 novembre 2015. Disponible sur : http://guides-formadoct.ueb.eu/identite_numerique (consulté le 25/10/2016)

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Crédits

Rédaction

Christelle Allanic, Cécile André, Grégory Colcanap, Julien Comte, Lucie Gay, Sébastien Respingue-Perrin, Anaïs Scalla, Maud Soverini, Véronique Prêtre (CentraleSupélec, màj 2016)

Conception, mise en page de l'exposition

Grégory Gauthier, Nathalie Simon

Réalisation des interviews

Sébastien Respingue-Perrin

Captations vidéos

Jacques Garandeau, service audiovisuel de l'Université d'Evry

Mise en ligne de l'exposition

Lucie Gay

Bibliographie sélective

Christelle Allanic

 

Cette exposition a été initiée en octobre 2014 par la Bibliothèque Universitaire d'Évry.
Les deux rubriques sur l'Open Science ont été ajoutées en octobre 2015 et mises à jour en octobre 2016 par CentraleSupélec.
Les deux rubriques sur HAL et les identifiants chercheurs ont été ajoutées en octobre 2016.